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BERACA 9

Sur le Cantique des cantiques

Quiconque entre en relation avec Dieu en confessant son état de pécheur et en acceptant le Seigneur Jésus comme son Sauveur, expérimente la joie de « Son salut » (Ps. 51. 12). Un salut qui vient de Dieu, apportant une joie qui paraît sans limite. Mais le croyant entre dans un combat, et la Parole ne nous le cache pas. Il y a deux choses difficiles à apprendre :
1) Savoir que les enfants de Dieu ont un ennemi, Satan, démontré comme étant « l’accusateur des frères » (Apoc. 12. 10). Il s’oppose à Dieu et à nous, cherchant à détourner nos pas, par le doute ou par des tentations de tout ordre.
2) Nous avons aussi, en nous, la chair qui restera jusqu’à ce que nous soyons retirés de ce monde. Bien vite, le croyant prend conscience qu’il n’est pas parvenu à la perfection et qu’il faillit en pensées, en paroles et en actes. Cette vie nouvelle en nous est confrontée avec la volonté de la chair ou de notre « moi ». Nous prenons conscience de ce que nous trouvons en Rom. 7. 18 : « Car je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite point de bien ; car vouloir est avec moi, mais accomplir le bien,  je ne le trouve pas ».
Ceci étant mis en évidence, continuons de parcourir l’exposé du Cantique des cantiques par A.L.
« Cette préoccupation de soi-même est caractéristique dans le Cantique des cantiques, particulièrement dans les deux premiers chapitres. La fiancée dit, en cherchant un emblème parmi les plus belles fleurs de la terre : « Je suis le narcisse de Saron et le lis des vallées ». – Oui, dit le Seigneur, mais c’est un « lis entre les épines » ; il est difficile de le cueillir. Ses compagnes, au milieu desquelles elle a été élevée, sont autant d’épines autour d’elle. Il faut qu’on lui dise : « Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens » (Cant. 2. 10).
L’appel du Seigneur, s’il est entendu, nous fera toujours quitter tout ce qui serait propre à retenir notre cœur ici-bas. Il veut nous avoir pour Lui seul. Il veut nous posséder en entier. Son amour ne peut pas se répandre dans un cœur partagé. Oh ! Comme nous sommes peu disposés à nous consacrer ainsi entièrement au Seigneur. On dort au lieu de veiller : on s’enferme dans sa maison, dans son jardin, dans une quantité de choses souvent bonnes en apparence, jolies extérieurement, mais où il n’y a d’aliment que pour le cœur naturel qui y trouve ses plaisirs ; et avec tout cela le Seigneur est laissé dehors. Malgré cela, Il se montre et se fait entendre de nouveau, Il réitère son appel : « Lève-toi et viens ». Il voudrait que nous élevions nos cœurs et nos voix en actions de grâce et en louanges, et nous demeurons muets parce que nos cœurs vides, sans écho, ne sont pas encore affranchis de leurs liens terrestres.
Cependant, lorsqu’on regarde au Seigneur, on éprouve qu’Il est toujours le même, et qu’Il est, Lui seul, un sûr abri. Lui seul, comme un pommier isolé « entre les arbres d’une forêt », donne des fruits doux et nourrissants. C’est Lui qui nous a cherchés et trouvés car, si nous pensions à ce que nous étions, nous sommes forcés d’avouer que nous étions « morts dans nos fautes et dans nos péchés », marchant « dans les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et des pensées… des enfants de colère, comme aussi les autres ».
« Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause de son grand amour dont il nous a aimés, alors même que nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés ensemble avec le Christ » (Éph. 2. 4 et 5). C’est l’œuvre de Christ pour nous qui nous sauve, et quand l’âme a eu affaire avec le Sauveur, elle peut bien dire : « Il m’a fait entrer dans la maison du vin ; et sa bannière sur moi, c’est l’amour ». Bienheureux est celui qui ne regarde pas aux choses qui se passent autour de lui, mais qui ferme les yeux sur tout ce qui peut retenir le cœur ici-bas ! Bienheureux celui qui va droit au Seigneur en répondant à Son appel de grâce ! Celui-là portera du fruit tel que le Seigneur en cherche, et il n’y aura pas de ces petits renards qui viennent gâter les vignes et détruire les petites grappes à mesure qu’elles poussent (Cant. 2. 15).
Lorsqu’on dit : « Mon bien-aimé est à moi », il se peut, malgré ces belles paroles, qu’il y ait encore beaucoup d’autres choses qui occupent en même temps le cœur, et il faut parfois que le chrétien passe par de tristes et pénibles expériences jusqu’à ce qu’il soit débarrassé ou dégagé des liens qui l’entravent dans sa marche. Quoiqu’il en soit, le Seigneur est fidèle et Il accomplit Son œuvre de grâce dans l’âme. « Celui qui a commencé en vous une bonne œuvre, l’amènera  à son terme jusqu’au jour de Jésus Christ » (Phil. 1. 6).

Les expériences de la fiancée (chapitre 3 à 8)

Les chapitres 3 à 8 du Cantique des cantiques décrivent les expériences d’une âme qui est réellement attirée par l’affection du Seigneur, mais qui n’est pas encore affranchie de ses liens avec la terre. En cherchant ses aises ici-bas, la fiancée n’y trouve pas son bien-aimé car le Seigneur n’a pas eu dans ce monde de lieu où reposer Sa tête. Mais elle voudrait Le voir, aussi elle se lève et se met à sa poursuite par la ville. Elle n’abandonne pas sa recherche et son bien-aimé se laisse bientôt trouver par elle. Mais il a une instruction à lui donner : c’est qu’au lieu de rester chez elle, sur sa couche où elle n’a pu jouir d’aucun repos, elle aurait dû s’en procurer auprès de lui, Salomon (ch. 3 v. 1 et 7). C’est là, dans le repos du roi, que l’on est garanti de toute frayeur.
Lorsqu’on recherche le repos et la paix sans Christ, on est toujours déçu ; tandis que, si nos cœurs sont occupés de Lui, nous serons tranquilles et heureux. Ensuite, le bien-aimé poursuit son œuvre d’amour, en vue d’amener « son amie », « sa fiancée » (4. 1 et 8) à ne plus être préoccupée d’elle-même. Elle avait dit : « Mon bien-aimé est à moi » ; et elle croyait pouvoir lui donner une place dans son cœur sans en bannir les autres choses qui l’occupaient. Mais lui ne veut pas de cœurs partagés et, dans le chapitre 4, il révèle à son « amie » (v. 1) combien elle Lui est précieuse. Il compare son cœur à un beau jardin, dans lequel il désire trouver des fruits. Il veut qu’elle tourne vers Lui son cœur » (A.L.).

« Sur toi je me repose, Ô Jésus, mon Sauveur !
Faut-il donc autre chose pour goûter le bonheur ? »

(Hymnes et Cantiques n° 268)