BERACA 11
Sur le Cantique des cantiques
– Chapitres 6 et 7
« En poursuivant dans le Cantique des Cantiques l’histoire des expériences de la fiancée, on voit que le but du bien-aimé est de la détourner de s’occuper d’elle-même. Pour atteindre ce but, Il lui montre que c’est lui-même qui prend plaisir à remarquer et à relever toutes les grâces qui sont en elle, et qu’il est ravi de celle qu’il se plait à appeler « mon amie, ma belle » (Cant. 2. 10 ; 6. 4). Ce sont les chapitres 6 et 7 qui traitent de cela, et le précieux résultat est visible à la fin du chapitre 7. Quand la fiancée a compris où se portent les affections du bien-aimé, que c’est elle-même qui en est l’objet, elle trouve le repos du cœur dans son amour. Alors, pour la troisième fois, elle donne essor au sentiment qu’elle éprouve : « Je suis à mon bien-aimé, et son désir se porte vers moi ». Ayant trouvé le bien-aimé, elle ne pense plus à sa joie à elle, mais elle se repose dans le fait que Lui a trouvé un trésor qui le satisfait : elle Lui appartient, elle est en Lui.
– Trois confessions
Les trois confessions que nous avons signalées présentent un progrès très remarquable dans la foi au Seigneur.
1) « Mon bien-aimé est à moi » (Cant. 2. 16). Précieuse découverte, en effet ! Mais peux-tu la conserver ? Hélas ! S’il s’agit de notre fidélité ou de notre capacité de retenir le Seigneur que nous avons trouvé, nous aurons tous à baisser la tête. Notre faiblesse, nos inconséquences, l’incrédulité du cœur naturel viennent remplir l’âme de crainte et de doute. Il est vrai que la seconde partie de la confession, « et je suis à lui », apporte quelque consolation, mais c’est toujours le doute qui prédomine parce que l’on s’occupe avant tout de soi-même.
2) « Je suis à mon bien-aimé » (6. 3). Ici, dans la deuxième confession, l’ordre est déjà inversé. Cela va bien ! Pourrait-il y avoir défaut de Son côté ? Impossible ! Voilà donc la certitude. Mais il est ajouté : « et mon bien-aimé est à moi ». C’est-à-dire qu’il faut pourtant qu’il y ait de la fidélité des deux côtés : tu es à Lui si toutefois tu Lui demeures fidèle, et que tu Le gardes pour toi ; peux-tu le faire ? En as-tu le pouvoir ? Te voilà de nouveau plongé dans la crainte et la perplexité en y pensant, parce que tu ne peux pas laisser de côté ta joie, tes sentiments, ni renoncer à toi-même. Tu n’as pas encore trouvé le véritable repos de l’âme. Il est nécessaire que tu entendes la voix du bon Berger, que tu goûtes ce que Son cœur à Lui exprime pour toi, afin que tu sois débarrassé de toi-même, et que tu trouves la paix.
3) « Je suis à mon bien-aimé » (7. 10). Les affections divines étant formées par la voix de grâce du bon Berger, le cœur témoigne alors d’une foi qui ne laisse plus de doute ni de crainte. Seras-tu à Lui pour toujours ? – Sans aucun doute, car Il ne change pas, Il aime parce que Dieu est amour. Mais es-tu véritablement l’objet de Ses affections ? Oui, car je le sais par Sa propre Parole.
Comme la bien-aimée, je l’ai lu dans Son propre cœur, dans la clarté de Sa face qu’Il a tournée vers moi ; aussi je peux ajouter avec certitude : « et son désir se porte vers moi ». Le soleil qui m’a regardée m’a montré que je suis noire (Cant. 1. 6), mais mon cœur se repose dans cet amour suprême qui a daigné prendre en affection une pauvre misérable créature telle que moi.
Oui, chers amis, je suis persuadé que si quelques-uns de vous ont déjà entendu la voix du bon Berger, et ont suivi Ses pas, leur désir est de ne plus jamais Le quitter. C’est le trésor que nous trouvons dans Son amour, qui nous fait devenir pèlerins et voyageurs sur la terre. Cet amour « fort comme la mort » que beaucoup d’eaux ne peuvent éteindre, et que les fleuves mêmes ne peuvent submerger (Cant. 8. 7).
– Chapitre 8
Le dernier chapitre ajoute quelques précieux traits de plus – non dans le but de faire ressortir encore le caractère de la confiance de la fiancée en son bien-aimé, ce qui est déjà pleinement établi, mais afin de montrer certains résultats qui découlent de cette relation qu’Il a formée entre elle et Lui.
Premièrement, quelles que soient les difficultés que l’on puisse rencontrer dans ce monde avant d’aller auprès du Seigneur Jésus, de jouir de Lui dans la maison du Père, là où la tristesse et la douleur ne seront plus, voici la prière que l’âme peut Lui adresser : « Mets-moi comme un cachet sur ton cœur, comme un cachet sur ton bras » (Cant. 8. 6). C’est ce cœur d’amour, c’est ce bras tout-puissant qui sauront garantir de tout mal l’âme du racheté de Jésus. Celui qui se confie en Lui ne sera jamais confus.
En second lieu, la fiancée a trouvé maintenant une joyeuse occupation. Au premier chapitre, quand on voulait l’obliger à garder les vignes, elle n’avait pas gardé sa vigne à elle ; mais maintenant elle trouve du plaisir à la garder, non pas pour elle-même mais pour le roi, afin qu’il en recueille le revenu. Ayant trouvé dans Salomon un objet pour son cœur, toutes ses délices sont de se dévouer pour lui. Mais avant tout, ce que son cœur désire, c’est d’entendre sa voix. Et vous, chers lecteurs, qui avez cru au Seigneur Jésus Christ, avez-vous ce désir-là ? Croyez-vous que vous avez été appelés pour voir le Juste, pour connaître Sa volonté et entendre la voix de Sa bouche ? Il dit : « Je viens bientôt ! ». Votre cœur peut-il Lui répondre : « Amen ! Viens Seigneur Jésus » ?
(Fin de l’article par Adrien Ladrierre – 1825-1902).
« Qui est celle-ci qui monte du désert… parfumée de myrrhe et d’encens ? » (Cant. 3. 6). Suivant cette image, nous répondons : « Le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ… nous a rendus agréables dans le Bien-aimé » (Éph. 1. 6).
« Qui est celle-ci qui monte du désert, s’appuyant sur son bien-aimé ? » (8. 5).
« Et voici, moi je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la consommation du siècle » (Mat. 28. 20).